Salut les Amis 🙂

Ce matin là, nous partons à la rencontre une femme désignée comme femme médecine Mais pas n’importe laquelle, elle est ce qu’on appelle une Ibu Tarti, « Ibu » signifiant « mère » et « Tarti » qui veut dire « médecin traditionnel ». En écoutant la description de notre guide Kafi, je comprends très vite qu’il s’agit alors d’une sage-femme traditionnelle que nous allons rencontrer. Il n’en fallait pas plus pour piquer notre curiosité 😉

Premier contact !

C’est comme ça que nous avons débarqué dans une salle à manger d’un couple, vivant dans le village de Kepil dont le bébé venait de naître quelques jours plus tôt. La maman semble en forme et tout sourire ! Une énergie incroyable qui m’étonne ! Et la sage-femme est là, prête à s’occuper du petit bout de chou. Nous comprenons qu’elle s’occupe autant des mamans que des bébés, avant et après l’accouchement de manière assidue. Elle est une personne clef, le premier lien aussi avec les hôpitaux si jamais elle détectait un quelconque souci. C’est simple, toutes les familles font appel à elle dès qu’il y a une grossesse.

La grand-mère confie son petit fils à l’Ibu tarti que celle-ci accueille avec tendresse. Elle le pèse, le regarde sous tous les angles, le reste du cordon, la tête, lui tâte les membres, les compare pour s’assurer que tout est correct. La sage-femme s’affaire avec une méticulosité qui n’est pas feinte. Rien n’est laissé au hasard et son regard, son attitude et ses gestes ne renvoient que de l’Amour pour ce bébé choyé tel un « trésor ». Nous assistons donc au bain dont le petit ressort tout beau et tout propre comme un sou neuf !

Arrive le moment du massage doux et ferme à la fois, insistant sur quelques points au passage. La sage femme relaxe ce bébé en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, alors qu’il était en train de chouiner quelques minutes plus tôt, là il se laisse totalement aller dans ses mains précautionneuses et d’une dextérité sans faille. Elles paraissent si grandes ces mains face à ce tout petit bonhomme, mais elles sont bienveillantes et rassurantes. Une fois poudré-talqué, elle commence un emmaillotage qui s’annonce sportif : un peu de gigotage, un peu de chouin-chouin, et surtout UN GROS PIPI en pleine face pour la sage-femme !!! Nous étions tous morts de rire. Tu sais quand tout est nikel propre, que t’arrive au bout du truc et là… pssssssiiiiiiiiitttttt ˆˆ Ibu tarti ri de bon coeur avec nous ˆ-ˆ Un petit re-savonnage-rinçage locale et on est reparti pour l’emmaillotage qui semble ne jamais finir et fait de petits bouts de linges multicolores. Une fois l’empilage terminé, elle le recouvre d’un tissu qui l’enveloppe intégralement et dont on ne voit sortir que le visage, le bébé est complètement contenu, c’est assez impressionnant d’ailleurs ! La sage-femme a fait la passe à la grand-mère ravie et rassurée après lui avoir donné quelques conseils au passage 🙂

Sage-femme, qui es-tu ?

Ce jour même un très gros orage éclate ! Nous devons revoir la sage-femme l’après midi pour lui poser des questions. Vous savez qu’on est brave et que rien ne nous arrête hein !? Nous avons donc affronté vents et marrées !!! On a marché pas loin d’une heure et on ne se balade pas sur de la route goudronnée hein ! Non sinon c’est pas drôle ! nous on aime l’aventure avec un grand A ˆ-ˆ Alors nous voilà un peu au milieu de nulle part, traversant les rizières et quelques parcelles de jungles en mode acrobatiques et glissades, pour aller rencontrer cette femme dans son village perché on ne sait trop où. Heureusement Kafi nous guidera, trempés certes, mais à bon port et ENTIERS ˆ-ˆ

Sage-femme-ibu-tartiElle est là assise, souriante et l’oeil pétillant. Je crois que nous voir trempés à ce point participe au large sourire qui nous accueille. Je ne vous raconte pas la galère pour enlever les chaussettes et les chaussures parce que comme le veut la coutume, c’est pieds nus que nous entrons dans les maisons. Franchement à ce stade, nous sommes juste bons à être essorés de la tête au pied. La sage-femme n’est pas seule, son mari et son beau-père seront présents pendant toute notre interview. Je les ai adoré tout de suite, des yeux pétillants comme ça, ça ne se raconte pas, ça se rencontre !

Sage-femme26 ans d’expérience face à nous, 26 ans que cette incroyable Ibu tarti prodigue des conseils et des soins au fin fond de la jungle et des rizières javanaises. Elle conseille notamment des positions à adopter pour favoriser le repositionnement de la tête du bébé, aider à la préparation des affaires du bébé mais aussi de la maman, etc. Toutes les futures mamans l’appellent des que les premières contractions viennent puis, comme le veut la loi établie en 2014 par le ministère de la santé indonésien à Java, les femmes partent à l’hôpital. En effet, il est dorénavant préconiser que les femmes enceintes n’accouchent plus seules avec un médecin traditionnel. Pour cette sage-femme médecine ça ne lui pose aucun problème, et de toute façon: « je les accompagne et j’aide les infirmières et les mamans à faire le travail, et c’est très bien comme ça », dit elle dans un sourire. Elle connaît bien tout l’équipement de base et s’est aussi adaptée à ce que l’hôpital propose.

Elle compose avec ce savoir qu’elle a bien longtemps étudié et pratiqué. Elle est fière de nous montrer qu’elle a bien été certifiée par l’Etat pour avoir le droit de pratiquer son art sur les bébés et les femmes qu’elles soient futures mères ou déjà mamans.

Dans sa famille, elle est là deuxième génération d’Ibu Tarti qui pratique. Pour elle, tout le monde ne peut pas être une « tarti » ou autrement dit un(e) homme ou femme médecine. Il y a des qualités indispensables, pour elle, il faut « répondre à des critères » et pas n’importe lesquels: il faut notamment être intelligente c’est à dire avoir l’intelligence de la Vie, être bienveillante et connaître la compassion, et bien évidemment être bien portante. Mais avec le temps, elle constate que de moins en moins de personnes veulent faire ça et de nous exprimer « qu’elle sent comme une restriction des autorités aussi… ».  Elle le sait, « les jeunes vont plutôt étudier la médecine moderne ». Le regard s’assombrit un peu parce qu’elle sait que la médecine moderne peut parfois oublier les choses simples de la Vie. Par exemple, remplacer l’allaitement par le lait en poudre comme cela est prescrit en ville, notamment à Jakarta, « c’est affaiblir l’enfant mais cela a aussi des répercussions sur la maman… » Elle ne comprend tout simplement pas pourquoi cette idée d’ailleurs ?!… Mais elle continuera à exercer quoiqu’il arrive pour le bien des femmes et des générations futures. 

Voilà, c’est terminé, nous avons passé deux formidables moments enrichissants 🙂 Nous espérons que la rencontre vous a plu et on se dit à très bientôt ! Ne ratez pas la petite vidéo que nous avons fait sur la région de Wonosobo sur l’île de Java en Indonésie ! Vous pourrez nous y voir accompagnés de notre ami Kafi, à la fois notre hôte, guide et traducteur de l’instant dans son village de Kepil mais aussi cette remarquable femme médecine Ibu Tarti !!! Cliquer ICI !!! Et n’hésitez pas à vous abonner sur notre chaîne YouTube, Facebook et sur notre site bien évidemment 😉

A bientôt les amis !

Pour de nouvelles aventures et bien au-delà 😉

C&R

Catégories : Indonésie

1 commentaire

Les guérisseurs : une autre vision du soin - Recherche en Soins Infirmiers (R.S.I) · 21 novembre 2016 à 6 h 16 min

[…] Ibu Tarti, une sage-femme traditionnelle […]

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